CIDH : Les États doivent garantir la justice climatique pour les personnes d'ascendance africaine

29 août 2025

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Washington, DC — À l'occasion de la Journée internationale des personnes d'ascendance africaine, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) et son Bureau du Rapporteur Spécial sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux (REDESCE) appellent les États à adopter une approche fondée sur les droits humains et l'équité face aux impacts disproportionnés et différenciés de l'urgence climatique, avec des politiques publiques participatives et une perspective qui tienne spécifiquement compte de l'impact sur les personnes d'ascendance africaine.

Le changement climatique constitue une urgence en matière de droits humains, avec des répercussions sur la vie, la santé, l'alimentation, le logement, le travail et l'accès à l'eau potable des personnes dans tout l'hémisphère. L'intensification des phénomènes extrêmes – tels que les sécheresses prolongées, les inondations, les ouragans, les incendies et l'élévation du niveau de la mer – déstabilise les écosystèmes et a des répercussions profondes sur des millions de personnes, en particulier celles qui sont déjà confrontées à la pauvreté et à l'exclusion sociale.

Les personnes d'ascendance africaine sont confrontées à une urgence climatique aggravée par le racisme structurel et environnemental, qui à travers l’histoire leur a refusé l’accès à la terre, à l’eau et à la participation publique, et expose leurs territoires à des décharges et à des industries polluantes. Elles comptent parmi les plus vulnérables aux effets dévastateurs du changement climatique, en particulier les femmes, les personnes âgées et les personnes d'ascendance africaine en situation de handicap, alors qu'elles sont celles qui contribuent le moins à l'effet de serre, comme l'indique le rapport sur la pauvreté, le changement climatique et les droits économiques, sociaux et culturels.

Dans son récent rapport sur les inondations au Rio Grande do Sul, le REDESCE a documenté la manière dont les communautés d'ascendance africaine et les Quilombolas ont été touchées de manière disproportionnée par la catastrophe, subissant des pertes aggravées par le manque d'accès, à travers l’histoire, à des terres sûres, aux services de base et aux processus de régularisation territoriale. Ces conclusions mettent en évidence les risques et les vulnérabilités des communautés d'ascendance africaine dans les situations de catastrophe et réaffirment l'urgence de mettre en place des politiques climatiques axées sur la justice raciale et intersectionnelle.

Conformément au récent avis consultatif 32-25 de la Cour IDH, la Convention américaine relative aux droits de l'homme et le Protocole de San Salvador obligent les États à adopter des mesures urgentes et efficaces face à l'urgence climatique, en garantissant une protection renforcée des droits tels que la vie, l'intégrité personnelle, la santé, l'alimentation, le logement, l'eau, un environnement sain et l'identité culturelle. Pour faire face au changement climatique, les États doivent collecter des données exhaustives et ventilées sur les risques pour les personnes et les écosystèmes, en identifiant et en prenant des mesures différenciées qui protègent les groupes de population particulièrement vulnérables à ces risques.

L'impact disproportionné de la crise climatique sur les communautés d'ascendance africaine reflète une inégalité raciale qui menace leur identité, leur culture et leur survie, ce qui est aggravé par la dégradation de leurs territoires ancestraux et leur exclusion des décisions publiques. La justice climatique nécessite des politiques environnementales axées sur la lutte contre la discrimination qui reconnaissent leur rôle dans la préservation des écosystèmes et dans un avenir durable, étant donné que, selon la FAO, les communautés d'ascendance africaine, avec les peuples autochtones, sont celles qui peuvent le plus contribuer à l'atténuation du changement climatique grâce à leurs connaissances ancestrales et leurs pratiques collectives.

La CIDH et le REDESCE exhortent les États à agir de toute urgence, en garantissant des politiques climatiques et environnementales fondées sur les droits humains et les principes de justice climatique et d'égalité raciale. Cela nécessite de réduire les émissions et de garantir une transition énergétique juste, de protéger les territoires ancestraux des personnes d'ascendance africaine avec la participation effective de ces dernières et leur consentement libre, préalable et éclairé, d'éliminer les obstacles à l'accès à l'information et de garantir une réparation intégrale en cas de violations. Il convient également d'élargir le financement climatique équitable pour l'adaptation et la résilience.

Le Bureau du Rapporteur Spécial sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux est un bureau créé par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) en vue de renforcer la promotion et la protection des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux dans les Amériques, et de diriger les efforts de la Commission dans ce domaine.

La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA et qui ne représentent pas leurs pays d'origine ou de résidence.

No. 177/25

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