Communiqué de presse
Bureau de Presse à la CIDH
Washington, DC — À l'occasion de la Journée internationale pour les personnes âgées, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) et le Bureau du Rapporteur Spécial sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux (REDESCE) appellent les États de la région à mettre en place des mesures de prévention, de prise en charge et de protection des personnes âgées face aux phénomènes et catastrophes naturels provoqués par le changement climatique. Ces personnes sont des sujets de droit et leur prise en compte dans les politiques climatiques favorise non seulement leur inclusion sociale et la lutte contre l'« âgisme » (discrimination fondée sur l'âge), mais constitue également une stratégie nécessaire pour répondre aux impacts négatifs et disproportionnés auxquels elles sont confrontées en raison du changement climatique.
L'urgence climatique a été reconnue par la CIDH comme une menace grave pour la vie humaine qui aggrave les vulnérabilités préexistantes et a des répercussions sur l'exercice et la jouissance des droits humains, en particulier les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux. De même, elle a souligné que les États doivent veiller à ce que les effets du changement climatique, y compris les catastrophes socio-environnementales, ne menacent pas le droit à la vie, l'intégrité personnelle et la santé des personnes âgées.
Pour sa part, le REDESCE a documenté les effets différenciés des catastrophes naturelles sur les personnes âgées. Dans les cas d'inondations, le manque de refuges adéquats et accessibles a été mis en évidence, ainsi que les limitations d'accès et les interruptions des services et des traitements de santé De même, dans les cas d'incendies, l'impact disproportionné de l'inhalation de fumée et de la pollution de l'air sur cette population a été reporté, avec des maladies respiratoires et cardiovasculaires, ainsi que le manque d'eau potable pendant ces situations d'urgence.
Dans cette optique, la Cour interaméricaine a affirmé que tous les pouvoirs de l'État, tant dans leur sphère d'action interne qu'internationale, doivent se coordonner pour protéger les droits humains menacés et affectés par l'urgence climatique, et en particulier respecter, garantir et faire progresser la protection des droits concernés. Les États doivent consacrer le maximum de ressources disponibles à la protection des personnes et des groupes qui, en raison de leur situation de vulnérabilité, sont exposés aux effets particulièrement graves du changement climatique.
La Convention interaméricaine sur la protection des droits fondamentaux des personnes âgées prévoit que toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour garantir l'intégrité et répondre aux besoins des personnes âgées en matière de préparation, de prévention, de reconstruction et de rétablissement en cas d'urgence et de catastrophe.
À cet égard, la CIDH et le REDESCE appellent les États de la région à intégrer une approche fondée sur les droits humains dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi de toutes les politiques et mesures liées au changement climatique, en accordant une attention particulière aux impacts sur les personnes âgées en tant que sujets de droit à part entière, et dont la vie revêt une dignité qui doit être protégée. Ceci en veillant à ce que toutes les stratégies, tant de prévention que de prise en charge, ne créent pas de nouvelles vulnérabilités ni n'exacerbent celles qui existent déjà.
L'intégration des personnes âgées dans les politiques de lutte contre l'urgence climatique est un moyen d'éradiquer l'« âgisme » et favorise la prise de conscience quant à la revalorisation de la vieillesse et à l'autonomisation des personnes âgées. Leur participation à l'élaboration des politiques et des lignes d'action face au changement climatique est un droit qui doit être garanti par les États.
Enfin, la CIDH exhorte les États qui ne l'ont pas encore fait à adhérer à la Convention interaméricaine sur la protection des droits fondamentaux des personnes âgées et à élaborer des réponses globales en matière de prise en charge des personnes âgées dans le contexte du changement climatique. À l'heure actuelle, l'Argentine, le Belize, la Bolivie, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, El Salvador, l'Équateur, le Mexique, le Pérou, Saint-Kitts-et-Nevis, le Suriname et l'Uruguay sont parties à la Convention.
Le Bureau du Rapporteur Spécial sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux est un bureau créé par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) en vue de renforcer la promotion et la protection des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux dans les Amériques, et de diriger les efforts de la Commission dans ce domaine.
La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA et qui ne représentent pas leurs pays d'origine ou de résidence.
No. 199/25
9:30 AM