Communiqué de presse
Bureau de Presse à la CIDH
Washington, DC — À l'occasion de la Journée de la visibilité intersexe, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) appelle les États de la région à garantir le droit à la santé des personnes intersexes sans discrimination et à ne pas les soumettre à des interventions chirurgicales ou à des traitements médicaux sans leur consentement.
Les personnes intersexes sont celles nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions classiques du corps masculin ou féminin, par exemple l'anatomie sexuelle, les organes reproducteurs et les schémas hormonaux ou chromosomiques. Selon un rapport récent de l'ONU, ces personnes sont victimes de discrimination lorsqu'elles tentent d'accéder à leurs droits humains, y compris le droit à la santé et dans les contextes médicaux.
Les personnes intersexes sont victimes de discrimination dans les soins de santé en raison des préjugés, de la stigmatisation et de la pathologisation de leur corps. Beaucoup d'entre elles subissent des violences médicales pendant leur enfance, sous la forme d'opérations chirurgicales ou de traitements irréversibles pratiqués sans leur consentement et sans nécessité médicale. Ces interventions peuvent entraîner des douleurs chroniques, des traumatismes et la stérilisation. En outre, les services de santé ne répondent souvent pas aux besoins spécifiques des personnes intersexes, tandis que le personnel médical peut se livrer à des pratiques discriminatoires ou non consenties, telles que des examens invasifs ou la prise de photographies.
De même, les personnes intersexes et leurs familles reçoivent souvent des informations médicales incomplètes ou biaisées, ce qui limite le consentement en connaissance de cause. Le refus d'accès à leurs dossiers médicaux persiste également, sous prétexte du secret professionnel.
La CIDH exhorte les États de la région à garantir les droits humains des personnes intersexes dans le contexte médical, principalement leur droit à l'intégrité personnelle et à ne pas être soumises à des violences médicales, leur droit à la santé, leur droit à l'information médicale et à des garanties de consentement libre, préalable et en connaissance de cause, ainsi que le respect de leur dignité et de leur vie privée. Les États doivent élaborer des protocoles de soins qui garantissent aux personnes intersexes des services de santé adéquats et nécessaires, sans discrimination. En outre, les États doivent veiller à ce qu'aucune intervention chirurgicale irréversible ne soit pratiquée pendant l'enfance sans le consentement de la personne intersexe et à ce que les traitements non essentiels soient reportés jusqu'à ce que les personnes intersexes puissent prendre une décision volontaire et en connaissance de cause.
Enfin, la CIDH appelle les États à enquêter sur les allégations de violations des droits humains commises dans des contextes médicaux et à offrir une réparation intégrale aux personnes victimes de violence, qui doit assurer leur rééducation et leur apporter un soutien psychosocial.
La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA et qui ne représentent pas leurs pays d'origine ou de résidence.
No. 216/25
2:30 PM