Communiqué de presse
Bureau de Presse à la CIDH
Washington, DC — À l'occasion de la Journée mondiale de l’enfance, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) réaffirme l'importance de renforcer la dimension communautaire des systèmes de protection des enfants, des adolescentes et des adolescents. Cette journée, qui commémore l'anniversaire de l'adoption de la Convention relative aux droits de l'enfant, invite à réfléchir au rôle essentiel des communautés dans la construction d'environnements sûrs, inclusifs et protecteurs.
Dans son rapport « Vers la garantie effective des droits des enfants, des adolescentes et des adolescents : systèmes nationaux de protection », la CIDH a souligné que la garantie des droits se construit à partir du territoire, à proximité des enfants, et que les systèmes nationaux de protection doivent intégrer les familles, les communautés, les acteurs locaux et les organisations sociales en tant que composantes à part entière.
Le rapport souligne que la communauté permet de détecter les violations des droits et de déclencher des réponses immédiates. De même, les politiques publiques dans les communautés sont essentielles pour promouvoir le renforcement de la famille et la prévention des violations des droits avant l'intervention judiciaire ou administrative.
Dans les Amériques, la protection de l'enfance a progressé dans cette approche territoriale. Au moins 20 pays disposent d'une législation qui établit la responsabilité partagée entre l'État, la communauté et la famille ; et au moins 15 d'entre eux ont officiellement créé des structures publiques locales qui agissent au niveau municipal ou communautaire.
Cette convergence régionale se reflète dans l'existence de cadres juridiques et de mécanismes locaux qui facilitent la coordination entre l'État et les communautés, tels que les conseils, les personnes défenseuses, les commissions ou les services municipaux de protection. Plusieurs pays de la région ont également mis en place des programmes qui favorisent la prévention et le renforcement de la famille grâce à des actions communautaires visant à coordonner les ressources locales, à soutenir les familles et à réduire les abus ou les mauvais traitements. Ces expériences démontrent que le premier point d'accès au système de protection doit se situer au niveau de la communauté.
Toutefois, des défis persistent, tels que la fragmentation de la protection au niveau local, le manque de personnel spécialisé, le manque de coordination entre les niveaux national, local et communautaire, et l'insuffisance des budgets décentralisés permettant de pérenniser les actions dans les territoires. À cela s'ajoute la nécessité de faire progresser la participation effective des enfants, des adolescentes et des adolescents dans leur environnement communautaire et de transformer les pratiques culturelles qui normalisent la violence, la discrimination ou l'exclusion.
À cet égard, la CIDH appelle les États membres de l'OEA, les autorités nationales, fédérales et locales, les communautés et la société civile à renforcer la dimension communautaire des systèmes de protection. Le niveau communautaire doit garantir la présence effective de l'État sur le territoire, en fournissant des ressources financières et humaines, et en mettant en place des mécanismes de coordination avec les autorités municipales, les établissements scolaires, les organisations de base — y compris les organisations confessionnelles — et les réseaux locaux de protection.
Il est également essentiel que les communautés ouvrent des espaces de participation durable, et non simplement consultative, destinés aux enfants, aux adolescentes et aux adolescents, et que les mécanismes communautaires contribuent à renforcer leur autonomie progressive et leur identité citoyenne. L'écoute active et le leadership des enfants dans ces contextes sont des outils nécessaires pour prévenir la violence, la discrimination et l'exclusion, et doivent occuper une place centrale dans les politiques publiques de protection.
La CIDH réitère son engagement à accompagner les États de la région dans le renforcement de systèmes de protection qui intègrent de manière effective la dimension communautaire, sachant que le renforcement de la citoyenneté dès l'enfance constitue une responsabilité partagée et un pilier essentiel pour la promotion et la protection des droits humains.
La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA et qui ne représentent pas leurs pays d'origine ou de résidence.
No. 237/25
7:00 AM