Communiqué de presse
Bureau de Presse à la CIDH
Washington, DC — À l'occasion de la Journée internationale du souvenir trans, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) rend hommage à la mémoire des personnes trans et de genre divers victimes de violences mortelles dans les Amériques. À cette occasion, elle rappelle aux États leurs obligations internationales de prévenir, punir et éradiquer la violence fondée sur le genre et les préjugés, en garantissant le droit des personnes trans à vivre à l'abri de la violence.
Dans la région, les niveaux élevés de violence motivée par les préjugés persistent, favorisés par des contextes sociaux de discrimination et d'impunité. Ces faits touchent de manière disproportionnée les femmes trans et les personnes de genre divers dont l'expression est perçue comme féminine. Les personnes trans sont confrontées à des risques spécifiques et élevés d'exclusion, d'agression et de meurtre, souvent commis avec acharnement et extrême cruauté, ce qui témoigne de l'urgence de réponses efficaces de la part des États. Selon les données de la société civile, au moins 159 personnes trans ont été assassinées dans la région en 2025, dont 131 s'identifiaient comme des femmes.
La Commission reconnaît les progrès réalisés par plusieurs États qui ont intégré l'identité ou l'expression de genre comme circonstance aggravante dans les crimes motivés par des préjugés. Cependant, seulement 14 États disposent de normes de ce type, ce qui démontre la nécessité de renforcer les cadres juridiques et les politiques publiques afin de garantir une protection intégrale et efficace contre la violence.
En revanche, la CIDH a observé avec inquiétude l'adoption de mesures régressives dans divers États, qui contredisent les normes internationales en matière de droits humains. Il s'agit notamment de tentatives visant à restreindre la reconnaissance juridique de l'identité de genre, à limiter l'accès aux services de santé et aux traitements affirmatifs, ou à censurer les contenus sur la diversité de genre dans le système éducatif. De telles actions renforcent l'exclusion sociale et encouragent les discours stigmatisants qui augmentent le risque de violence.
Conformément aux normes interaméricaines élaborées à partir de la Convention de Belém do Pará, les États doivent faire preuve d'une diligence voulue renforcée pour prévenir la violence à l'égard de toutes les femmes, y compris les femmes trans. La CIDH souligne que les cadres juridiques existants en matière de violence fondée sur le genre doivent être appliqués de manière inclusive, en garantissant que les transféminicides soient enquêtés et punis et que les personnes trans et de genre divers soient réellement protégées.
La Commission exhorte les États à mettre en œuvre de toute urgence les lois et les politiques publiques en vigueur en matière de prévention et d'éradication de la violence fondée sur le genre, en intégrant une perspective qui reconnaisse la diversité des identités et des expressions de genre.
La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA et qui ne représentent pas leurs pays d'origine ou de résidence.
No. 238/25
10:00 AM