Communiqué de presse
Bureau de Presse à la CIDH
Washington, DC — Dans le cadre des commémorations de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale (21 mars) et de la Journée internationale de commémoration des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves (25 mars), la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) appelle les États à respecter les objectifs de la deuxième Décennie des personnes d'ascendance africaine pour la reconnaissance, la justice et le développement.
En décembre 2013, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 68/237, qui proclame la période 2015-2024 Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine, avec pour objectifs de garantir les droits de cette population et sa participation à la société sur un pied d'égalité. La première décennie a favorisé des avancées importantes dans les discussions sur la justice réparatrice intégrale en matière de traite des personnes et d'esclavage à travers l'histoire, la reconnaissance des terres et des territoires des communautés tribales d'ascendance africaine et l'intégration de la dimension raciale dans les systèmes éducatifs.
Dans ce contexte, la CIDH souligne qu'il est essentiel de poursuivre les efforts de coopération internationale, régionale et nationale pour la jouissance des droits des personnes d'ascendance africaine, conformément au Plan d'action de l'OEA pour 2016-2025. Cette continuité sera possible grâce à la réalisation des objectifs de la deuxième Décennie pour les personnes d'ascendance africaine qui, proclamée en janvier 2025, s'étendra jusqu'en 2034 sur le thème « Personnes d'ascendance africaine : reconnaissance, justice et développement ». Au sein du Système interaméricain, des efforts sont en cours pour adopter une future Déclaration pour la promotion des droits humains des personnes et des peuples d'ascendance africaine.
La Commission demande instamment aux États de reconnaître et de respecter la capacité d'action à travers l'histoire des personnes d'ascendance africaine dans les Amériques et les Caraïbes, dont la résistance, les contributions culturelles, l'activisme politique et la participation économique ont été fondamentales dans la configuration de la région. C'est pourquoi la CIDH appelle les États à adopter des cadres juridiques et des politiques publiques globales pour éliminer toutes les formes de discrimination, y compris les schémas intersectionnels et structurels qui perpétuent les injustices historiques, la marginalisation systémique et l'exclusion socio-économique des personnes et des peuples d'ascendance africaine.
De même, les États doivent mettre en œuvre des mesures efficaces pour lutter contre les disparités persistantes au moyen de stratégies globales qui garantissent l'égalité et la non-discrimination, fondées sur la collecte de données fiables sur les conditions socio-économiques des populations d'ascendance africaine. Ces stratégies doivent, parallèlement, protéger les droits collectifs sur les terres ancestrales et le patrimoine culturel, garantir l'accès équitable à l'éducation, à la santé, à l'emploi et à la représentation politique, et faciliter une participation significative aux processus décisionnels qui affectent ces communautés, conformément aux obligations internationales et régionales en matière de droits humains afin de lutter contre la pauvreté et les inégalités structurelles qui affectent les personnes d'ascendance africaine.
La CIDH maintient son engagement en faveur des droits des personnes d'ascendance africaine, tout en réaffirmant sa volonté d'apporter une coopération technique aux États pour l'élaboration et la mise en œuvre d'actions visant à garantir les droits de cette population.
La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA et qui ne représentent pas leurs pays d'origine ou de résidence.
No. 057/25
10:10 AM