Les experts en droits humains exhortent les États à s'allier aux communautés LGBT, plutôt que de les surveiller

16 mai 2025

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Washington, DC / Genève — À l'occasion de la Journée internationale contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie (IDAHOBIT), un groupe de personnes expertes en droits humains de l'ONU et d'organismes régionaux* a souligné la résilience et la force des communautés dans la lutte contre la violence et la discrimination fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre.

L'IDAHOBIT, commémoré le 17 mai, célèbre la diversité sexuelle et de genre et rappelle le travail qui reste à accomplir pour parvenir à l'égalité, la liberté et la justice pour toutes les personnes. Alors que la communauté internationale réfléchit à plus de deux décennies de progrès et de résistance, le rôle des communautés — dans les écoles, sur les lieux de travail, dans les réseaux confessionnels et au-delà des frontières — apparaît comme essentiel pour lutter contre la violence systémique et construire des sociétés inclusives.

« Nous appelons les États et le secteur privé à s'allier aux communautés, plutôt que de les surveiller. À les financer, plutôt que de les réduire au silence. Et à reconnaître que le progrès durable ne résulte pas uniquement de réformes juridiques, mais aussi des réalités vécues et du leadership de ceux qui sont les plus touchés », ont déclaré les personnes expertes. « Le pouvoir des communautés doit être reconnu comme essentiel pour tenir la promesse de l'égalité pour tous. »

Les personnes expertes ont souligné que l’année 2025 marquera le 77e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, un document historique qui affirme l’égalité et la dignité de toutes les personnes. Cependant, pour de nombreuses personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et d’autres identités de genre diverses (LGBT), ces droits sont encore hors de leur portée.

Les inégalités structurelles, la criminalisation et la stigmatisation continuent d'exposer ces personnes à l'exclusion, à la violence, aux crimes de haine et même à la persécution cautionnée par l'État, y compris de graves violations des droits humains telles que la torture et les disparitions forcées. Les discours hostiles, en particulier à l'égard des personnes trans, créent un environnement propice à la discrimination et, dans certains cas, à la violence.

La discrimination et la marginalisation des personnes LGBT se traduisent par une capacité de prise de décision réduite, ce qui les rend plus vulnérables à des conditions socio-économiques défavorables : logements de moindre qualité, emplois dangereux, mauvais résultats en matière de santé et exposition accrue aux injustices environnementales.

« Partout dans le monde, les communautés LGBT et leurs alliés ont résisté face à l'adversité, démontrant que la solidarité, la visibilité et l'action collective sont des outils puissants dans la lutte pour les droits humains », ont déclaré les personnes expertes. « C'est à travers les communautés que des vies sont protégées, que la dignité est restaurée et que le changement est encouragé. »

Les personnes expertes ont exprimé leur préoccupation face à la multiplication, dans certains pays, des mesures juridiques et politiques qui visent les personnes LGBT et celles qui défendent leurs droits, restreignent la liberté d'expression et de réunion, et limitent l'accès à l'espace public, aux lieux de travail et aux services essentiels. Les communautés marginalisées, en particulier celles qui se trouvent à l'intersection de multiples formes de discrimination, telles que les personnes en situation de handicap, les peuples autochtones, les personnes noires, les migrants, les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et les réfugiés, sont touchées de manière disproportionnée.

Face à la stigmatisation croissante, en particulier à l'égard des personnes trans, les communautés LGBT restent unies. Les tentatives visant à semer la division et à saper des droits durement acquis doivent être activement combattues, avec un engagement renouvelé en faveur de l'égalité et de la solidarité pour toutes les personnes.

« Face au recul de l'espace civique, à la montée des discours de haine et aux lois restrictives, les communautés ont non seulement persévéré, mais elles ont aussi pris les devants », ont déclaré les personnes expertes. « L'entraide, les services gérés par les pairs, la défense juridique et la mobilisation communautaire ont été des bouées de sauvetage là où les institutions ont failli. »

Malgré ces défis, l'IDAHOBIT est désormais reconnu dans plus de 130 pays et est devenu une plateforme mondiale de visibilité et d'autonomisation. Les communautés ont joué un rôle essentiel dans cette expansion, en créant des espaces sûrs, en résistant à l'effacement et en affirmant que les droits des personnes LGBT sont des droits humains.

*Graeme Reid, Expert indépendant chargé de la question de la protection contre la violence et la discrimination liées à l’orientation sexuelle et l’identité de genre ; Richard Bennett, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Afghanistan ; Mme Gina Romero, Rapporteuse Spéciale sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d'association ; Nils Muižnieks, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Bélarus ; Vitit Muntarbhorn, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Cambodge ; Elisa Morgera, Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte des changements climatiques ; Alexandra Xanthaki, Rapporteuse spéciale dans le domaine des droits culturels ; Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains ; Farida Shaheed, Rapporteuse spéciale sur le droit à l'éducation ; Irene Khan, Rapporteuse spéciale sur la liberté d'opinion et d'expression ; Olivier De Schutter, Rapporteur spécial sur les droits de l'homme et l'extrême pauvreté ; Tlaleng Mofokeng, Rapporteuse spéciale sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible ; Balakrishnan Rajagopal, Rapporteur spécial sur le droit à un logement convenable ; Paula Gaviria Betancur, Rapporteuse spéciale sur les droits humains des personnes déplacées dans leur propre pays ; Cecilia M. Bailliet, Experte indépendante sur les droits de l'homme et la solidarité internationale ; Mai Sato, Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran ; Nicolas Levrat, Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités ; Claudia Mahler, Experte indépendante sur la jouissance de tous les droits de l'homme par les personnes âgées ; Tomoya Obokata, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines d’esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences ; Ben Saul, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste ; Marcos A. Orellana, Rapporteur spécial sur les substances toxiques et les droits de l’homme ; Bina D'Costa (Présidente), Barbara G. Reynolds, Miriam Ekiudoko, Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine ; Lyra Jakulevičienė (Présidente), Pichamon Yeophantong (Vice-présidente), Fernanda Hopenhaym, Robert McCorquodale et Damilola Olawuyi, Groupe de travail sur les entreprises et les droits de l’homme ; Laura Nyirinkindi (Présidente), Claudia Flores (Vice-présidente), Dorothy Estrada Tanck, Ivana Krstić et Haina Lu, Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles ; Gabriella Citroni (Présidente-Rapporteuse), Grażyna Baranowska (Vice-présidente) ; Aua Baldé, Ana Lorena Delgadillo Pérez, Mohammed Al-Obaidi (membres), Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires.

La Commission interaméricaine des droits de l'homme se joint également à cette déclaration.

Pour plus d'informations et pour toute question de presse, veuillez contacter le mandat de l'Expert indépendant chargé de la question de la protection contre la violence et la discrimination liées à l’orientation sexuelle et l’identité de genre (IE SOGI) à l'adresse suivante : [email protected].

La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA et qui ne représentent pas leurs pays d'origine ou de résidence.

No. 104/25

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